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Les adhérents aux commandes de leurs soins de santé

Publié par Croix Bleue Medavie le 29 juillet 2020

Note du rédacteur : Ce billet de blogue repose sur une présentation d’Alaina MacKenzie et de Pierre Marion (en anglais et en français) dans le cadre du Forum 2020 virtuel de l’ICRA, en juin.

Imaginez un avenir où l’adhérent se trouve aux commandes de son bien‑être – et son promoteur de régime, son assureur et ses fournisseurs de soins de santé occupent tous le rôle de copilote afin de le guider sur la voie de la santé et du mieux‑être.

Cet avenir est plus proche que vous ne le croyez, grâce en grande partie à la COVID‑19.

Avant même que la pandémie ne bouleverse l’ordre des choses, le secteur des soins de santé avait déjà entamé une révolution, portée par les trois tendances majeures qui alimentent la transformation de la conception et de la prestation des soins de santé et des régimes, soit l’essor du consumérisme, la numérisation et la personnalisation.

Incidence de la COVID-19

La COVID‑19 a accéléré ces trois tendances, notamment en incitant les consommateurs à se diriger en grand nombre vers l’Internet pour consulter un médecin, recevoir un traitement ou des conseils, obtenir une ordonnance, etc.

En quelques mois, nous avons été témoins du changement de comportement du consommateur à l’égard de l’accès aux soins de santé, c.-à-d. une hausse importante du degré de confort quant à l’utilisation des outils en ligne et une redéfinition des attentes.

Adopter les soins virtuels

Ce constat a été confirmé par plusieurs sondages menés auprès des consommateurs, dont un réalisé vers la mi‑mai par l’Association médicale canadienne, qui révèle que non seulement les Canadiens souhaitent que les options de soins virtuels soient maintenues après la pandémie, mais qu’ils soient améliorés et étoffés. Le sondage indique également que près de la moitié des Canadiens a eu accès à un médecin au moyen de ces options de soins numériques pendant le confinement et que presque tous (91 %) se sont dits satisfaits de leur expérience.

Tisser des liens avec les fournisseurs de soins

Cette situation a contribué à accélérer l’adoption d’outils en ligne, comme les visites virtuelles chez le médecin et la psychothérapie en ligne, et a donc permis aux patients de prendre les commandes de leurs propres soins de santé. Il suffit d’avoir un ordinateur ou un téléphone intelligent pour communiquer avec son médecin de famille, un professionnel de la santé ou un thérapeute, au moment qui nous convient le mieux, dans le confort et l’intimité de notre foyer.

Comme un analyste de l’industrie l’explique, l’expression « le médecin est prêt à vous voir » a été remplacée par « le patient est prêt à vous voir »; six mots qui résument l’avenir des soins de santé.

Tirer parti de la santé numérique

Les recherches montrent que la santé numérique peut entraîner des avantages mesurables pour la santé, ainsi que des gains sur les plans de l’efficacité et du rendement. En effet, les solutions technologiques :

  • favorisent un accès plus rapide et plus facile aux services des professionnels de la santé;
  • atténuent notre dépendance aux soins prodigués dans des établissements « physiques »
  • ouvrent la voie à une expérience sur demande de grande valeur, 24/7, à laquelle le commerce électronique et les géants des technologies, comme Google, Apple, Facebook et Amazon (ou GAFA), ont habitué les consommateurs;
  • habilitent les Canadiens à jouer un rôle direct et actif dans leur propre santé et dans les décisions qui la concernent.

Adopter l’approche participative de la santé

En d’autres mots, la santé numérique fait passer l’approche participative de la santé à un tout autre niveau, soit un modèle ascendant de soins de santé entièrement intégré auquel participent activement tous les intervenants dans l’objectif de favoriser le bien-être physique et mental des Canadiens.

C’est un modèle qui est fondé sur une perspective axée sur le patient, qui tire parti des possibilités offertes par les nouvelles technologies et qui repose sur des alliances stratégiques pour adopter des approches novatrices des soins de santé. Le résultat? Des produits et services « qui vont au-delà de l’ordonnance », des portails‑santé sur le Web aux téléconsultations sur demande, jusqu’au traitement des demandes de règlement en temps réel sur nos applications mobiles.

Devenir un patient connecté

Enfin, l’approche participative de la santé encourage l’adhérent à devenir un « patient connecté » — un concept développé par le regretté Thomas Ferguson, fondateur de la Society for Participatory Medicine, afin de décrire les personnes qui sont :

  • outillées
  • actives
  • engagées
  • et qui ont l’autonomie nécessaire pour devenir des partenaires actifs et responsables de leurs soins de santé

Nous avons tous intérêt à aider les adhérents à devenir des patients connectés à la lumière de certaines tendances, comme la prévalence accrue des maladies chroniques et le déclin observé de la santé mentale des Canadiens, entre autres. Cette combinaison de facteurs nous amène vers un point critique de notre histoire.

Vieillissement de la population

N’oublions pas que d’ici 2031, 23 % d’entre nous seront des aînés – ce vieillissement de la population contribuera à accentuer la prévalence des maladies chroniques dans nos lieux de travail. Actuellement, 66 % des baby-boomers et 45 % des membres de la génération X souffrent d’un ou de plusieurs problèmes de santé chroniques (dont les maladies cardiaques, le diabète, les problèmes pulmonaires et gastro‑intestinaux), qui sont les principaux responsables de la hausse des dépenses en assurance soins de santé, et ce, pour toutes les générations.

De lourdes conséquences

Pendant ce temps, nous constatons que la COVID-19 a d’importantes répercussions sur notre santé mentale. Le rapport « Le pouls de la pandémie » du Conference Board du Canada, publié en avril, révèle que les problèmes de santé mentale de la plupart des répondants (84 %) se sont aggravés depuis le début de la pandémie de COVID‑19.

Ces tendances, à elles seules, font apparaître la nécessité et l’occasion de repenser la conception et la prestation des régimes de soins de santé et d’aider les adhérents à prendre leur santé en main.

Un investissement rentable

Ces investissements favoriseront l’amélioration des connaissances en matière de santé, une plus grande capacité à prendre soin de soi et une observation plus rigoureuse des traitements recommandés. Au bout du compte, ces bienfaits ont une incidence positive sur les résultats financiers de l’employeur et entraînent une amélioration de la santé de l’entreprise, par une diminution de l’absentéisme et du présentéisme, des demandes de prestations d’invalidité et des dépenses en médicaments.

À plus long terme, il ne fait aucun doute que les soins de santé deviendront plus « intelligents », plus ciblés et plus personnalisés, une transformation favorisée par les avancées technologiques, l’innovation, une consommation à maturité et des forces encore inconnues.

S’adapter au changement

La COVID-19 nous a enseigné que l’horizon des soins de santé comporte encore une bonne part d’inconnu. Cependant, nous pouvons nous ajuster, nous adapter et innover pour suivre la cadence – et encore mieux, garder une longueur d’avance sur le changement.

Encore une fois, la COVID-19 nous rappelle que les changements apportent leur lot de difficultés, mais qu’ils ouvrent également la voie à de nouvelles possibilités en matière de soins de santé – des possibilités qui font écho aux besoins et attentes en évolution constante des adhérents d’aujourd’hui. En bref, la création de telles solutions permettra aux Canadiens d’être outillés, actifs, engagés et autonomes.

Ce faisant, nous pourrons placer l’adhérent aux commandes de sa santé, alors que le promoteur du régime, l’assureur et les fournisseurs de soins joueront le rôle de copilote afin de guider les Canadiens vers la voie de la santé et du mieux-être – la mission de Medavie.