Passer au contenu principal

Mesurer la valeur des investissements en santé mentale au travail

Publié par Croix Bleue Medavie le 07 janvier 2020

« Investir en santé mentale et mieux-être au travail, ça rapporte. C’est un fait bien établi au Canada et partout dans le monde. Toutes les organisations qui font des investissements importants en la matière et effectuent un suivi des coûts et des économies observent un rendement positif sur le capital investi en deux ou trois ans. »

Greg Kyllo, directeur national de l’innovation en matière de programmes, Association canadienne pour la santé mentale (ACSM)



Note de la rédaction :
Greg Kyllo était au nombre des experts en santé mentale qui ont pris la parole dans le cadre de notre récente série de conférences Benefits3 afin de présenter les solutions et les stratégies qui ont fait leurs preuves pour créer des milieux de travail psychologiquement sûrs, sains et productifs. Nous avons recensé les résultats d’études de l’ACSM et d’autres sources pour démontrer la valeur mesurable associée aux investissements dans les ressources en santé mentale. Selon les conclusions des études, consacrer des sommes aux mesures de soutien en santé mentale se traduit par une augmentation du rendement organisationnel et, par ricochet, des résultats financiers, en diminuant les coûts liés à l’assurance collective, en augmentant la productivité et en facilitant le recrutement et la fidélisation des talents.



Prévalence croissante

  • Environ 21,4 % de la population active au Canada est actuellement aux prises avec un trouble de santé mentale. Près d’une personne sur deux souffrira d’une maladie mentale avant l’âge de 40 ans. (Commission de la santé mentale du Canada)
  • La maladie mentale touche 7,5 millions de Canadiens. En comparaison, 2,2 millions de personnes sont atteintes de diabète de type 2 au Canada. (Statistique Canada)
  • La maladie mentale représente un fardeau 1,5 fois plus élevé que toutes les formes de cancer et 7 fois plus élevé que toutes les maladies infectieuses. (Centre de toxicomanie et de santé mentale)


Conséquences sur les milieux de travail

  • Quelque 50 % des millénariaux ont déjà quitté un emploi en raison de problèmes de santé mentale. (ACSM)
  • Pendant un épisode de dépression ou d’anxiété, la productivité peut chuter de plus de 50 % par jour. (Telus)
  • Pas moins de 61 % des employeurs prévoient que les problèmes de santé mentale constitueront un risque important pour leur entreprise d’ici cinq ans. (Sondage Aon 2019)
  • Plus de 21 % des demandes de règlement visant des médicaments sont liées au traitement de maladies mentales. (Table ronde des entreprises et de l’économie mondiale sur la toxicomanie et la santé mentale)
  • La maladie mentale compte pour plus de 30 % de toutes les demandes de prestations et 70 % des coûts associés à l’invalidité. (Valeur de référence RGA)
  • La maladie mentale coûte en moyenne 1 500 $ par employé par année aux employeurs. (ACSM)
  • On estime qu’en 2021, le coût économique total de la maladie atteindra 88,8 milliards de dollars. (Commission de la santé mentale du Canada)


Obstacles

  • Pas moins de 60 % des Canadiens souffrant de troubles de santé mentale ne demandent pas l’aide d’experts en raison du coût des traitements, des préjugés liés à la maladie mentale ou du manque d’accès à des professionnels qualifiés en santé mentale. (ACSM)
  • Quelque 85 % des Canadiens pensent que les services en santé mentale sont parmi les services les plus sous-financés de notre système de santé, alors que 53 % des Canadiens considèrent que la dépression et l’anxiété ont pris des proportions épidémiques au pays. (Rapport d’impact 2018 de l’ACSM)

Intervention précoce

  • Un accès rapide aux services et une intervention précoce peuvent contribuer à diminuer de 30 % les pertes de productivité. (Institut Fraser, 2015)
  • Nos services d’intervention précoce ont entraîné une augmentation de 28 % des retours au travail avant la fin de la période d’invalidité chez les adhérents en congé d’invalidité de courte durée. (Croix Bleue Medavie)


Innovation

  • Pas moins de 95 % des cas de dépression peuvent être traités avec une combinaison de psychothérapie fondée sur des preuves et de médicaments. (Étude clinique de BEACON)
  • La TCCI (thérapie cognitivo-comportementale sur Internet) peut réduire le coût du traitement jusqu’à 80 %. (Calcul de BEACON)
  • Environ 70 % des visites à la clinique et à l’urgence pourraient être remplacées par des consultations virtuelles, sans que la qualité des soins en souffre. (Truven Health Analytics)
  • Quelque 75 % des Canadiens croient que les nouvelles technologies peuvent résoudre certains des problèmes du système de santé. (Association médicale canadienne)


Rendement des investissements

  • Chaque dollar dépensé pour des initiatives liées à la santé mentale en milieu de travail rapporte de deux à quatre dollars. (ACSM)
  • Chaque dollar investi dans le traitement des troubles mentaux courants se traduit par des gains de 4,80 $ en matière de santé et de productivité. (Organisation mondiale de la Santé)
  • Les programmes d’aide aux employés et à leur famille procurent un retour de 8,70 $ pour chaque dollar investi. (Morneau Shepell)
  • Selon une étude récente de Deloitte, les entreprises canadiennes qui investissent dans des programmes de prévention et des initiatives mesurables pour favoriser la santé mentale en milieu de travail font plus d’argent que leurs concurrents qui ne prennent pas de telles mesures. Une de ces entreprises, Bell Canada, a vu le taux de rechute ou de récidive des employés en congé d’invalidité de courte durée (ICD) pour un trouble de santé mentale baisser de 50 % depuis 2010 et le nombre de demandes de prestations d’ICD diminuer de 20 %.

Ces résultats de recherche jettent un bon éclairage sur les raisons pour lesquelles, comme le dit Greg Kyllo :

« Au Canada, l’objectif est maintenant de chercher des solutions qui fonctionnent, et non plus uniquement de convaincre les entreprises d’investir dans les ressources en santé mentale. »