Au Canada, les symptômes de la ménopause touchent des millions de femmes et leurs répercussions se font sentir jusqu’aux lieux de travail. C’est pourquoi il est essentiel de s’attaquer à cet enjeu pour assurer l’équité en santé et la réussite des entreprises.
Chaque année, 1 Canadienne sur 10 quitte le marché du travail en raison des symptômes liés à la ménopause; une tendance qui, selon les estimations, coûte 3,5 milliards de dollars par an à l’économie du pays. Pourtant, jusqu’à tout récemment, on parlait rarement de la ménopause en milieu de travail ou dans les forums publics sur la santé.
Comprendre la ménopause et ses répercussions
La ménopause est une transition naturelle souvent mal comprise ou négligée. Dès la trentaine, les symptômes de la périménopause peuvent commencer à nuire au niveau d’énergie, à la concentration et à la réalisation des tâches quotidiennes. La bonne nouvelle, c’est que cette étape de la vie fait maintenant l’objet d’une attention accrue, ce qui donne lieu à l’apparition de nouvelles ressources.
Outre les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes que l’on connaît bien, les études ont identifié plus de 40 symptômes potentiels de la ménopause, y compris le brouillard mental, l’anxiété, les palpitations cardiaques et les troubles du sommeil. Pour certaines femmes, ces symptômes sont temporaires alors que pour d’autres ils deviennent chroniques. Sans ressources de soutien efficaces, les milieux de travail risquent de perdre de précieuses employées au sommet de leur carrière.
Le défi oublié en milieu de travail
À Croix Bleue Medavie, nous croyons qu’investir dans la santé des femmes est non seulement la bonne chose à faire, mais aussi un impératif stratégique pour bâtir des milieux de travail plus sains et productifs.
Notre récente étude sur la santé des femmes a révélé une triste réalité : trois femmes sur quatre déclarent que la ménopause affecte leur vie quotidienne et leur capacité à fonctionner; plus de la moitié d’entre elles estiment que cette étape de la vie a eu des répercussions importantes sur leur santé mentale.
Malgré cela, la ménopause et les autres problèmes de santé propres au genre demeurent des sujets tabous dans de nombreux milieux de travail. Plus de la moitié des femmes se disent mal à l’aise de discuter de la ménopause avec leur employeur, et seulement 24 % d’entre elles déclarent avoir accès à un programme de santé et mieux-être par l’entremise de leur régime d’assurance collective. Ce manque de soutien est non seulement néfaste pour la santé, il représente un enjeu sur le plan de l’équité.
Une situation préoccupante pour les employeurs
Le fardeau des symptômes de la ménopause n’est pas que personnel, il peut avoir des conséquences importantes sur l’économie. En effet, la perte de productivité, la réduction des heures de travail et les démissions engendrent des milliards de dollars en dépenses qui pourraient être évitées. Au-delà des considérations financières, les employeurs qui n’offrent pas de mesures de soutien risquent de perdre des employées chevronnées au sommet de leur vie professionnelle.
D’autre part, les organisations qui prennent la ménopause au sérieux en retirent souvent des avantages qui dépassent la fidélisation du personnel. Les études montrent de façon constante que les lieux de travail inclusifs surpassent leurs pairs sur le plan financier. Un rapport de McKinsey & Company suggère que le Canada pourrait enrichir son PIB de 150 milliards de dollars en faisant progresser l’équité entre les genres.